J’embrasse des espaces infinis.
Marchant à la fortune du cœur dans des forêts profondes, où les sentiers se frayaient des passages dans le sous bois touffu, je vis à ma dextre un rocher hissé sur un promontoire. Je m’engageais sur la pente ardue afin de voir ce qu’elle recelait par derrière. Au travers des arbres le ciel commençait à se dessiner. Arrivé au sommet une ouverture se découpa : à mes pieds un aven à marée basse coulait. Soulagé je respirais l’air qui remontait des méandres, puis je repris mon chemin. La forêt se clairsemait et laissa bientôt place à une lande sauvage faite de bruyères et d’herbes sèches balayées par des vents féroces. Ma course y semblait interminable. Je me retournais et déjà la forêt avait disparu de mon horizon. Seuls des menhirs se dressaient et offraient un abri. Adossé à l’un d’eux je buvais quand une rafale venue du Sud de plein fouet me frappa au visage : elle portait des effluves marins, désormais l’Océan était proche. Ce fut tout d’abord une ligne grise à l’horizon. Puis je me rapprochais. L’air iodé m’enivrait et ce fut un autre choc quand la vaste étendue d’eau salée s’offrit entière à mon regard : l’azur s’y reflétait, se mélangeait à des bruns, des verts improbables ; le blanc des embruns apparaissait et disparaissait, porté par des courants profonds venus de loin, venus de temps anciens. Posté sur la plage, à bras ouvert je me saoulais de cette immensité. Longtemps je longeais la côte, le sable céda la place aux rochers qui ralentirent ma progression. Les vagues venaient s’y fracasser avec une violence rare projetant dans l’air des milliards de fines gouttelettes étincelantes.
Je me perdis sur ce littoral et sans conscience je regagnais la Forêt.
Marchant à la fortune du cœur dans des forêts profondes, où les sentiers se frayaient des passages dans le sous bois touffu, je vis à ma dextre un rocher hissé sur un promontoire. Je m’engageais sur la pente ardue afin de voir ce qu’elle recelait par derrière. Au travers des arbres le ciel commençait à se dessiner. Arrivé au sommet une ouverture se découpa : à mes pieds un aven à marée basse coulait. Soulagé je respirais l’air qui remontait des méandres, puis je repris mon chemin. La forêt se clairsemait et laissa bientôt place à une lande sauvage faite de bruyères et d’herbes sèches balayées par des vents féroces. Ma course y semblait interminable. Je me retournais et déjà la forêt avait disparu de mon horizon. Seuls des menhirs se dressaient et offraient un abri. Adossé à l’un d’eux je buvais quand une rafale venue du Sud de plein fouet me frappa au visage : elle portait des effluves marins, désormais l’Océan était proche. Ce fut tout d’abord une ligne grise à l’horizon. Puis je me rapprochais. L’air iodé m’enivrait et ce fut un autre choc quand la vaste étendue d’eau salée s’offrit entière à mon regard : l’azur s’y reflétait, se mélangeait à des bruns, des verts improbables ; le blanc des embruns apparaissait et disparaissait, porté par des courants profonds venus de loin, venus de temps anciens. Posté sur la plage, à bras ouvert je me saoulais de cette immensité. Longtemps je longeais la côte, le sable céda la place aux rochers qui ralentirent ma progression. Les vagues venaient s’y fracasser avec une violence rare projetant dans l’air des milliards de fines gouttelettes étincelantes.
Je me perdis sur ce littoral et sans conscience je regagnais la Forêt.