jeudi 13 janvier 2011

N.A.B.E.L. - Energie de la Vie!

Rome DEGUERGUE nous gratifie depuis peu d'un blog consacré à son activité littéraire auquel vous pouvez accéder à partir de ce site dans "Ma liste de blogs" ci dessous à droite.

Je vous tiendrai prochainement informé de la publication à venir d'un nouveau recueil de ses poésies et de deux romans.

En attendant vous pouvez toujours découvrir l'ensemble de ses publications sur sa page personnelle du site de l'ECLA (ci dessous à droite dans "Ma liste de liens") et en particulier son ouvrage de création littéraire N.A.B.E.L. dont je vous invite à lire la recension que j'en ai faite ci dessous :


NABEL est resté plus d'un an sur mes étagères, a vécu deux déménagements et c'est un hasard qui m'a poussé à ouvrir ce recueil lauréat du prix ARDUA 2005 dans la catégorie "Recherche sur la création littéraire". Depuis le printemps 2009 (sorti en 2005 je n'ai eu vent de cet ouvrage que tardivement tant la distribution de la création littéraire est difficile) et jusqu'à l'été 2010 ce livre est donc resté clôt : mal m'en a pris. A l'été 2010 j'ai commencé par le feuilleté : il m'est littéralement tombé des mains. c'est tout d'abord son rythme, son souffle qui m'ont happé aux premières pages que je feuilletais. Puis tout aussi fondateur de cette oeuvre, aux premières pages que je lisais, l'intransigeance face à la compromission, marque de courage par les temps qui courent, traversait tout l'ouvrage :

" ... je ne veux pas de rendez vous clandestin Pas combattu durant deux décennies pour ma liberté Renoncer à la transparence aujourd'hui? ..." (page 44)

D'abord se défaire de tout : de la forme littéraire bien sûr, mais des a priori des conventions humaines aussi et surtout de ce que je sais de l'auteur. Car Rome en m'ouvrant sa porte m'a donné les clefs de compréhension de l'histoire qui se trame dans NABEL, de ses personnages, de leurs échanges ... Or NABEL n'est pas un récit à tiroir : si l'intimité de l'auteur (en partie) nous est livré c'est parceque cette expérience humaine porte plus loin l'être, le sien (par l'écriture) et le nôtre (par la lecture).

Le style haletant, le rythme pulsant nous transporte d'un paragraphe à l'autre, d'un chapitre à l'autre sans que les formes classiques de la transition ne parasitent la rédaction :

"Le surlendemain

Les pétales des roses qu'il avait jetées d'un geste ample en riant en travers de la table où ils dînaient ce dernier dimanche à Bergerac marquent le temps qui passe Recrocquevillées sombres elles parlent de Michele! Elles se languissent et font trace

Dans la ville du Port de la lune

J'ai un nouveau numéro de portable qui fonctionne à l'international ..." (page 21)

"Zapping" me disait elle lorsque j'évoquais avec elle ma première lecture de NABEL, mais c'est bien plus. Au gré de l'écriture, Rome DEGUERGUE nous transporte du présent au passé, des rencontres aux pensées sans nous laisser de répit, apparemment au fil de la plume, mais ne nous y trompons pas : ce texte a été longuement mûri.

Les inventions formelles (parmi lesquelles se bousculent poésie, réflexion, narration mais aussi SMS, courriels ...) ne sont pas convoquées pour déranger la tradition même si elles la bousculent avec brio, mais pour insufler un nouveau départ à l'écrivain et au lecteur. A l'écrivain parceque son écriture cathartique et son expérience de vie sous jacente la libère des carcans empesés de son histoire :

"Je te confierai peut être de cette époque l'histoire de l'un de mes grands oncles allemands Déporté Torturé ..." (page 24)

l'illumine rétrospectivement de sa souffrance qui à bien y prendre garde est aussi la nôtre. Au lecteur parceque ses synapses font "pschit" à chaque mot, à chaque phrase : à chaque saut! C'est à dire que nos connexions neuronales sont déconstruites à la lecture de NABEL et immédiatement reconstruites, mais différemment selon une autre configuration et tout celà à la vitesse de l'éclair et de manière sans cesse recommencée.

En refermant le livre, qu'on le lise d'une traite ou non, nous sommes prêt pour un nouveau départ, comme un ordinateur reconfiguré mais pas formaté.

ENERGIE DE LA VIE !