mardi 14 octobre 2008

Sans titre (3)

C’était une bulle, d’abord un point, qui ne cessait de grandir. Elle s’était juchée dans l’angle mort entre mon épaule et mon cou, en retrait, juste en suspension. Au septième jour, commençant à exercer une pression contre mon crâne, elle dut s’excentrer. Alors que je la reconnaissais enfin, elle s’éloignait. Toutefois je lui en sais gré. Elle aurait tout aussi bien pu me phagocyter !

Comme une idée fixe : une légère rengaine, une âme en peine, la présomption d’une caresse. Comme une idée fixe toujours plus pesante ! Un monstre se réveille puis s’étire avant de cracher du feu. Ce n’est qu’un ballon d’essai. Il se lève et alors la terre tremble et craque sous ses pas. Tout n’est que désastre sur son passage. Et nous n’avons que des larmes pour regretter le passé ou l’évanouissement avant l’horreur. Après : la folie. Puis ceux qui se vendent et le servent croyant s’épargner. Mais le consentement n’est qu’une vue de l’esprit qui se satisfait du pire. Et son roi fantoche assassine les nouveaux nés car il confond sa couronne d’avec celle de l’enfant éternel. Lui niera le mal et la souffrance : sont temps n’est pas encore venu, il vit avec les anges désormais, qui ne parlent plus aux hommes ou alors ne les entendent ils plus. Blasés, eux nient le bon et l’amour qui n’est devenu qu’un moyen comme un autre de poursuivre la guerre.

La honte a-t-elle de l’avenir dans ces conditions ? Quel Oedipe se crèvera les yeux, Caïn fuira t il encore cette rumeur qui le suit tel une ombre, qui le marque au front de l’infamie ? Que nenni, l’impunité en héritage. Et les intérêts de la dette reportés sans cesse sur l’enfant bouc émissaire, courent au taux usuraire de la peine. Et ceux qui croient voler une étincelle de lumière pour un peu de joie : les « bon vivants » qui puent la mort ! Ceux là, les Prométhée de pacotille qui ne risqueront jamais leur liberté et leur foie ont ratés un rendez vous avec la grâce.