dimanche 12 octobre 2008

Le clown

Il fait sentir le parfum d’ombre,
Juché sur sa corde raide
Si haute qu’un pouce est déjà de trop.

Mais le son de l’air vibre
Dans cet espace, si intensément
Que l’assistance devrait en être ivre.

L’ivraie du temps a disparu
Et ne tient plus que dans sa main libre :
Stupide bouquet de pédantes couleurs.

Des gouffres profonds de son pantalon,
Maintenu dans les limites de la décence par une main,
Il avait retiré un mouchoir ténébreux de crasse.

De son appendice démesuré et ivre
Du purin jaillit et nourrit les germes
D’arrogantes fleurs à la beauté hypnotique.

Il fallait applaudir à cette passe d’horticulteur !
Mais lorsqu’il jonglait et jongle encore avec sa vie
On baillait : sauvages que seule la verroterie amuse.