Sur les rayonnages de la librairie Olympique vous trouverez, au milieu de tous les beaux livres qui raviraient le bibliophile le plus exigeant, quelques effets personnels, souvenirs de moments mémorables ou d’une autre époque.
Parmi eux une photo d’un jeune homme sac au dos, aux habits de marin, la casquette crânement vissée sur la tête, le sourire aux lèvres émergeant d’une barbe juvénile déjà fournie mais à la taille impeccable, le tout sur fond de lande bretonne je suppose, avec en arrière plan une de ces bâtisses typiques en pierre de taille : du granit, comme les menhirs, si difficile à sculpter …
Souvent je passais devant ce cliché sans y prêter attention, concentré que j’étais sur les rayonnages. Jusqu’au jour où je m’avisais que ce visage m’était connu : celui du propriétaire de la librairie !
Un mystère toutefois demeure : est ce bien M. Brussac dans la splendeur de sa jeunesse ou bien un fils qui lui ressemblerait ?
Ce qui me fait hésiter est la qualité du grain de l’image. Une photo, répondant à la première hypothèse et ayant à présent trente ans bien tapés, pourrait elle avoir cette qualité de reproduction et de conservation ?
Admettons pour les besoins de la narration que tel est le cas.
La casquette que porterait M. Brussac est une de ces casquettes bleue marine de capitaine à une époque où il n’était encore que capitaine de lui-même : baroudeur à la recherche de l’inspiration nécessaire au jeune artiste qu’il était alors. Ou bien est ce de ces voyages que la vocation de sculpteur lui est venue ?
Le granit, comme les menhirs, si difficile à sculpter l’aurait il foudroyé tel un Dieu antique d’un destin le héros ?
Car c’est bien de granit que sont faites les rares œuvres que j’ai eu le loisir de contempler en reproduction sur le net : compositions fortes et puissantes taillées dans la roche, mise en scène de la pierre, presque brute en apparence, mais se révélant richement travaillée pour l’œil averti.
Quelques scories de ses œuvres (ou bien simples pavés ?) traînent ça et là dans la boutique, presse livres improvisés en guise de rappel de la vocation première du maître des lieux.
Amour des belles lettres ou plus prosaïquement recherche d’une stabilité financière ou les deux, toujours est il que, sans abandonner complètement son activité de sculpteur, M. Brussac prodigue une passion d’artiste à son nouveau métier.
Et encore, cela serait bien peu pour décrire toutes les casquettes que porte désormais cet homme dans le cadre de son activité publique principale.
Capitaine d’un iceberg dont la partie émergée serait la librairie Olympique, il mène tour à tour les activités d’agence d’intérim, d’organisateur d’évènements, d’éditeur, d’agent d’écrivains, de conseil en carrière littéraire … conservant dans un jardin secret son métier premier.
En vous installant dans le vieux fauteuil, essoufflé et soulagé du poids des visiteurs par un non moins vieux coussin, posé dans un recoin de la pièce principale, sur lequel M. Brussac vous invitera sans doute à vous asseoir, vous serez convié à partir à la découverte des trésors de ses étagères, tout en sirotant un café, rapporté depuis le café le plus proche par les bons soins du maître de céans, que je n’ai pour ma part jamais la patience d’attendre.
Exceptés les lundis, jour de fermeture, je me poste systématiquement à midi sur une terrasse de la place, un livre ou un journal à portée de main, bien avant l’ouverture de la librairie vers les deux heures et demie – trois heures de l’après midi. Ce qui me laisse tout le loisir après avoir déjeuné de boire mon café avant qu’on me l’offre.
Cette longue attente fait désormais partie des rituels de ma relation avec les « Olympiens ».
Systématiquement, tels Hermès Dieu messager, Marc Pautrel écrivain de son état, arrive à vélo sur la place cinq minutes avant M. Brussac.
Parmi eux une photo d’un jeune homme sac au dos, aux habits de marin, la casquette crânement vissée sur la tête, le sourire aux lèvres émergeant d’une barbe juvénile déjà fournie mais à la taille impeccable, le tout sur fond de lande bretonne je suppose, avec en arrière plan une de ces bâtisses typiques en pierre de taille : du granit, comme les menhirs, si difficile à sculpter …
Souvent je passais devant ce cliché sans y prêter attention, concentré que j’étais sur les rayonnages. Jusqu’au jour où je m’avisais que ce visage m’était connu : celui du propriétaire de la librairie !
Un mystère toutefois demeure : est ce bien M. Brussac dans la splendeur de sa jeunesse ou bien un fils qui lui ressemblerait ?
Ce qui me fait hésiter est la qualité du grain de l’image. Une photo, répondant à la première hypothèse et ayant à présent trente ans bien tapés, pourrait elle avoir cette qualité de reproduction et de conservation ?
Admettons pour les besoins de la narration que tel est le cas.
La casquette que porterait M. Brussac est une de ces casquettes bleue marine de capitaine à une époque où il n’était encore que capitaine de lui-même : baroudeur à la recherche de l’inspiration nécessaire au jeune artiste qu’il était alors. Ou bien est ce de ces voyages que la vocation de sculpteur lui est venue ?
Le granit, comme les menhirs, si difficile à sculpter l’aurait il foudroyé tel un Dieu antique d’un destin le héros ?
Car c’est bien de granit que sont faites les rares œuvres que j’ai eu le loisir de contempler en reproduction sur le net : compositions fortes et puissantes taillées dans la roche, mise en scène de la pierre, presque brute en apparence, mais se révélant richement travaillée pour l’œil averti.
Quelques scories de ses œuvres (ou bien simples pavés ?) traînent ça et là dans la boutique, presse livres improvisés en guise de rappel de la vocation première du maître des lieux.
Amour des belles lettres ou plus prosaïquement recherche d’une stabilité financière ou les deux, toujours est il que, sans abandonner complètement son activité de sculpteur, M. Brussac prodigue une passion d’artiste à son nouveau métier.
Et encore, cela serait bien peu pour décrire toutes les casquettes que porte désormais cet homme dans le cadre de son activité publique principale.
Capitaine d’un iceberg dont la partie émergée serait la librairie Olympique, il mène tour à tour les activités d’agence d’intérim, d’organisateur d’évènements, d’éditeur, d’agent d’écrivains, de conseil en carrière littéraire … conservant dans un jardin secret son métier premier.
En vous installant dans le vieux fauteuil, essoufflé et soulagé du poids des visiteurs par un non moins vieux coussin, posé dans un recoin de la pièce principale, sur lequel M. Brussac vous invitera sans doute à vous asseoir, vous serez convié à partir à la découverte des trésors de ses étagères, tout en sirotant un café, rapporté depuis le café le plus proche par les bons soins du maître de céans, que je n’ai pour ma part jamais la patience d’attendre.
Exceptés les lundis, jour de fermeture, je me poste systématiquement à midi sur une terrasse de la place, un livre ou un journal à portée de main, bien avant l’ouverture de la librairie vers les deux heures et demie – trois heures de l’après midi. Ce qui me laisse tout le loisir après avoir déjeuné de boire mon café avant qu’on me l’offre.
Cette longue attente fait désormais partie des rituels de ma relation avec les « Olympiens ».
Systématiquement, tels Hermès Dieu messager, Marc Pautrel écrivain de son état, arrive à vélo sur la place cinq minutes avant M. Brussac.