Enfin j’arrivais à Jérusalem. Du mur des lamentations je remontais l’ancienne ville pour emprunter l’antique Cardo : la voie se rétrécissait. De là je sortis par la porte de Jaffa et je descendis les collines de la ville Sainte en me dirigeant vers Jéricho. Sublimes collines de pierre ocre jaune reflétant le soleil. Les troupeaux de chèvre des bédouins, vifs et agiles, y broutaient d’étiques buissons épineux. Arrivé dans la vallée je la descendis, m’y enfonçant toujours plus profondément et laissant derrière moi l’oasis verte des dattiers. J’entrais dans la plaine salée. A ma droite se dressait de curieuses formations géologiques : d’un minéral blanc et gris, morcelé par l’érosion des pluies, des cratères alternaient à de petits monticules. Il me fallait passer par ce paysage lunaire afin de rejoindre les hauteurs. J’arrivais aux monts de Judée alors que le soleil se couchait. Derrière moi la Mer Morte scintillait de mille éclats. Devant moi s’étendait l’infini du désert embrasé par les cieux. C’était le départ et l’arrivée d’un périple sans cesse recommencé où je traçais ma géographie.
J’embrasse des espaces infinis.
J’embrasse des espaces infinis.