jeudi 8 août 2013

La Folle Journée ou La Controverse de l'Historien, du Journaliste et du Citoyen (tragédie burlesque en un acte et un épilogue) 1.4


SCèNE 4

 

 David cherchant son épouse a surpris l’échange entre Myriam et Pécuchet ; prenant son courage à deux mains il réplique
 
David – Monsieur le Professeur, vous jugerez peut être le ton de mon propos péremptoire a l'instar de celui de mon épouse, libre à vous : il n'est cependant que la conséquence d’un entretien rapidement ficelée pour un journaliste régional et qui sur un sujet sensible de l'histoire fait preuve de nombreuses lacunes. Je ne doute pas que vous soyez un spécialiste, ni que votre engagement d'historien et vos propres opinions personnelles ne visent pas à justifier ou à minimiser la "collaboration". Cependant la communication, en particulier dans les médias, doit respecter certaines règles afin de ne pas prêter à confusion pour la connaissance historique de la réalité de la destruction des juifs d'Europe pour le grand public. Des thèses négationnistes s'alimenteraient trop facilement, à votre corps défendant, des propos tenus dans cet article. Ainsi je m'étonne de l'emploi de la taxonomie par ce journaliste et par vous de "juifs français" et "juifs étrangers" qui fut posé par le régime de Vichy. Enfin votre argument majeur réside dans les statistiques officiels des morts juifs en France (90000 à 75000 selon les sources, soit environ 25% de la population juive de France). Cela est sans compter les autres populations mortes par déportation (tziganes, homosexuels, résistants communistes ou non ...). Enfin ces chiffres ne reflètent pas la réalité de la collaboration : lois raciales votés par Vichy sans aucune demande préalable de l'occupant, rafles organisées par les pouvoirs autochtones français, spoliation des biens et des capitaux ... toutes choses mises en avant par Athéna dans ses excellents ouvrages et que j'invoque à présent pour qu’elle tranche cette controverse. La collaboration est un fait total en France qui a pu souffrir quelques dysfonctionnements mais qu'il me paraît dangereux de minimiser comme vous le faites. Je n'irai pas lire votre livre car il ne s'agit pas de son contenu qui est ici en cause, mais le contenu de l’entretien réalisé aujourd'hui par ce journaliste local et qui donne une image dévoyée de l'histoire si ce n'est de votre pensée. La rédaction du quotidien sera informée de votre entretien pour la responsabilité qu'elle a à diffuser de tels propos et qui ne sont pas en son honneur de journal indépendant. Bien à vous !