Ils mouillent à Bordeaux, ne remonteront plus jusqu'à Bègles
lundi 14 décembre 2009
Tercet Girondin Historique
Ils mouillent à Bordeaux, ne remonteront plus jusqu'à Bègles
mercredi 2 décembre 2009
Chanson du Québec (extraits) en guise de réponse à l'invasion dépressive du "Canuck"
Il me reste un pays à nommer
Il est au tréfonds de toi
N'a ni président ni roi
Il ressemble au pays même
Que je cherche au cœur de moi
Voilà le pays que j'aime"
mardi 24 novembre 2009
Après une lecture de Jean Paul LOUBES - "Je ne suis pas Jack Kérouack" (Chapitre IX-Canuck, éditions fédérop 2009, page 126)
>> Et moi, élevé par une nourrice alsacienne germanophone jusqu'à l'âge de 3 ans, c'est à dire l'âge des premiers souvenirs. Autant dire élevé à parité entre l'allemand et le français avant que mes souvenirs ne se forment. Mais suffisamment imprégné de cette autre langue, que je ne comprendrai désormais plus dans la bouche de mes propres grands parents, avant un timide réveil au cours tardif de mon adolescence. Les alsaciens germanophones pour qui je resterai toujours un "chien savant" francophone ; j'aurai toujours trois ans pour mes grands parents paternels !
Si pour la génération de mes parents il était encore aisé de se rebeller contre le pouvoir qui leur avait explicitement interdit leur langue maternelle, retranché cette extension de l'organe qu'est "une voix qui dit sa langue", pour nous que reste-t-il à combattre ?
Nos parents, déjà artificialisés par le français, pouvaient nous transmettre cette langue, mais en avaient-ils encore les moyens ? Je veux dire, eux avaient été francisés : si même à la maison ils nous avaient parlé alsacien, aurait ce été une résurgence de mots, de phonèmes (une renaissance pour eux aussi), ou bien une pratique artificielle, convenue, sans chaire, comme un professeur ennuyeux devant un amphithéâtre dissipé ? C'est de ce découragement qu'ils sont coupables, mais ce ne sont pas les responsables de cette acculturation (qui eux ne sont plus attaquables). Alors contre qui se battre ?
Il n'y a "Personne" tel un cyclope à l'oeil crevé !
Voilà notre seule réponse possible. Et quelle pitié de voir ma grand-mère paternelle, bonne citoyenne française d'origine alsacienne, réduite à néant quand il s'agit de parler la langue officielle, elle si prolixe dans sa langue maternelle que c'en est un plaisir de l'écouter raconter des histoires ou jouter oralement avec une comère ...
Et ces alsaciens, descendants directs, ironie du sort, des peuplades franques primitives, mérovingiens à "l'origine" de leur France chérie, qui a pourtant asphyxié leur façon de parler le français ... Oui, "Personne" si ce n'est l'inertie de l'histoire, la force des choses ...
>> Et moi alsacien de 3 ans pour toujours, il ne me sera même pas offert cet élan de lyrisme : "Les Orties Noires" ou plutôt "Di Schwarzi Segenlse" de Claude VIGéE, long poème en prose jailli tardivement dans sa langue maternelle "oubliée".
mardi 29 septembre 2009
Poème des "mots perfides"
Version originale du texte :
"Et d’une parole à l’autre, par un étrange processus, les mots ont plus d’effets que les drogues.
Protège moi, oh Toi, des mots perfides :
Qu’ils n’adhèrent pas à ma peau.
Protège aussi celui qui les a prononcés sans conscience de leurs coups.
Car pour lui aussi le même verdict : adhérence !
Protège, et l’endroit et l’envers, des mots.
Que seuls les mots soient anéantis,
Qu’une action libératoire de ta main donne aux mots le châtiment des méchants.
Adhérence aux mots : protège et l’endroit et l’envers.
Adhérence aux mots ? qu’ils soient libérés (et la bouche et l’oreille, et leurs extensions).
Adhérence aux mots, châtiment des méchants.
Qu’ils soient retranchés, ces mots, à jamais.
Mots inconscients : pardonnés.
Mots conscients : giflés.
Oui alors, et seulement alors, je sais que le châtiment, par l’adhérence, viendra souffler la bouche mauvaise."
Version corrigée :
"Et d’une parole à l’autre, par un étrange processus, les mots ont plus d’effets que les drogues.
Protège moi, Toi, des mots perfides :
Qu’ils n’adhèrent pas à ma peau.
Protège aussi celui qui les a prononcés sans conscience de leurs coups.
Car pour lui aussi le même verdict : adhérence !
Protège nous, et de l’endroit et de l’envers des mots perfides.
Que seules leurs résonances soient anéanties,
Et que ta main libératoire donne aux mots le châtiment des méchants.
Adhérence aux mots : protège et l’endroit et l’envers.
Adhérence aux mots ? qu’ils soient libérés, et la bouche et l’oreille et tout ce qui les prolonge.
Adhérence aux mots, châtiment des méchants.
Qu’ils soient retranchés, ces mots, à jamais.
Mots inconscients : pardonnés.
Mots conscients : giflés.
Oui alors, et alors seulement, le châtiment, par l’adhérence, viendra souffler la bouche mauvaise."
Et, encore mieux, déclamé par Elisabeth MANCINI :
Ceci est un "work in progress" et est donc amené à subir d'autres modifications ... et surtout des suites !!!
lundi 31 août 2009
Marcel TEYSSEYRE
- "Courant 2008, la SNCF organisait à grand coup de publicité la promotion de voyages en Allemagne suite à l’ouverture de la ligne TGV – Est (tout un symbole !).
Pour 29 Euros nous annonçait on, nous avions l’occasion « d’aller voir ce qu’il y a derrière nos idées reçues ».
Eh bien pour 19 euros, soit 10 euros de moins, vous avez désormais l’occasion de voyager dans l’espace germanique, mais également dans le temps, grâce aux éditions Bibliophane de Daniel RADFORD qui ont publié le premier roman de Marcel TEYSSEYRE : « Allemagne, entre chien et loup ».
Avant de présenter ce roman, il convient de s’attarder un petit peu sur les circonstances de sa publication.
En effet il n’est pas anodin de remarquer que l’éditeur est non seulement de confession juive mais également rabbin : c’est dire s’il trouvait, par delà les qualités réelles d’écrivain de Marcel, que le sujet était bien traité.
D’ailleurs nous retrouvons dans la construction de l’intrigue cet esprit « talmudique » : point de révélations à grands fracas sur l’histoire, la culture ou la société allemande ; encore moins de grands poncifs ; mais à travers des anecdotes, des descriptions finement observées … un réseau d’éléments fait apparaître en négatif la réalité d’une Allemagne en mouvement, sous la plume pudique et mesurée, mais néanmoins pertinente d’un grand témoin.
Voyage dans l’espace, la géographie allemande nous dit on n’avait rien pour plaire à l’état de nature mais des générations d’êtres humains l’ont façonné pour la rendre belle ; à l’inverse de sa cousine française qui, ayant tout pour plaire, fait l’objet d’aménagements douteux.
Je ne sais si cela est vrai, bien que connaissant les deux pays, mais ce qui est certain c’est que le territoire allemand se révèle à vous en lisant les pages que Marcel y consacre.
Soin de la description apportée au moindre détail :
Tableau d’un panorama dressé à grands traits :
Plus particulièrement, l’attachement humain à une région particulière de l’Allemagne, la Rhénanie : ses petites villes, les bords du fleuve bordés de parcs abrités d’arbres, les aulnes …
Tous les symboles de la culture allemande classique et romantique viennent s’y condenser, avec en contrepoint les mots de Paul CELAN : « Der Tot ist ein Meister von Deutschland » qui éclairent d’un rayon noir tout ce passé glorieux et l’espoir si ce n’est d’une normalisation, d’une continuation de l’histoire de ce pays pour le meilleur qu’elle a donné au monde et désormais en lutte toujours contre ses fantômes : les disparus, les sans noms, les assassinés – les assassins, les détruits – les destructeurs.
C’est sur les bords de ce fleuve – liant aussi bien que frontière – que le narrateur du roman retrouve le pays où il a grandi en « occupant », puis étudié et travaillé, après la guerre.
C’est le pays de son amour discret qui comme un fil d’Ariane le guide toute une vie dans les labyrinthes de l’histoire quand avant le dénouement de l’intrigue tout semble se dérober sous lui.
Témoignages, souvenirs, flash back, mise en abîme de l’auteur narrateur … tous les procédés sont requis pour rendre compte d’une complexité qui ne peut se résumer à un passé.
Sous l’œil du Directeur en Ressources Humaines et de sa jeunesse, se découvre toute l’Allemagne post nazisme dont le point d’orgue sera la réunification en 1989 qui n’ira pas sans poser de problèmes.
Toutefois cette Allemagne de l’Est se découvre elle aussi loin des clichés.
Nous la redécouvrons dans son histoire : la lointaine et la plus récente ; son patrimoine et ce qu’il en reste après les bombardements incendiaires au phosphore des alliés.
- Nous la redécouvrons économiquement en difficultés certes, mais pleine de ressources, innovante et adaptée aux défis de demain pour peu qu’on lui en donne les moyens.
Ainsi découvrons nous une nation « dynamique », qui ne tourne plus le dos à la modernité, à travers les regards croisés du narrateur et de l’enfant qu’il était ; mais aussi ceux du narrateur et de son fils.
Témoignage qui ne laisse pas indemne, tant l’implication de cet homme dans ce pays sera entière, au plus profond de ses secrets cachés.
Marcel vit à présent en Gironde, près de ses enfants et petits enfants, où il continue sa carrière littéraire : 2 livres de lui sont à paraître, l’un sur les « cagots », l’autre sur « l’esclavagisme » et un en finition d’écriture …
C’est dire si l’œuvre de Marcel TEYSSEYRE s’attache aux non dits de l’histoire qu’il aide à accoucher pour qu’ils ne viennent plus hantés nos enfants."
samedi 20 juin 2009
CYCLOCOSMIA N°2
Après Thomas PYNCHON l'écrivain mis en avant dans ce numéro est José LEZAMA LIMA.
Dans la partie "Invention" vous pourrez lire une de mes poésies.
Retrouvez toute l'actualité de cette revue sur :
http://cyclocosmia.over-blog.net/
Et n'oubliez pas de vous tenir au courant des activités éditoriales de l'Association Minuscule, qui porte avec brio cette revue ainsi que la collection de création contemporaine Miniatures, sur :
http://associationminuscule.over-blog.com/
Bonnes lectures et à bientôt !
samedi 11 avril 2009
Revue Alsacienne de Littérature - n° 105
Pour la troisième fois, grâce au soutien d'amis et grâce à la sympathie du Comité de Rédaction, un de mes poèmes est publié dans cette excellente revue de littérature : j'en suis très fier, d'autant plus que cette revue triphonique a publié cette fois ci un de mes poèmes en allemand!
Que toutes les personnes qui m'ont aidé à publier soient ici remerciées : la RAL a été la première "revue papier" à m'accorder sa confiance.
jeudi 9 avril 2009
vendredi 16 janvier 2009
Animaux d'Alsace et de Moselle - Le renard
jeudi 15 janvier 2009
Animaux d'Alsace et de Moselle - Le courlis
Tu es l’oiseau du Ried
Trrruli, trrruli
Au printemps tu fais un nid
Au milieu du pré
Trrruli, trrruli
En juin tes oisillons
Ont déjà
Brisé l’oeuf
Trrruli, trrruli
Lorsque les pommes des regains tombent de l’arbre
Tes enfants apprennent à voler
Trrruli, trrruli
Et à présent le paysan peut faucher le champs
mercredi 14 janvier 2009
Animaux d'Alsace et de Moselle - Le cormoran
mardi 13 janvier 2009
Animaux d'Alsace et de Moselle - Le grand tétras
lundi 12 janvier 2009
Animaux d'Alsace et de Moselle - Le hanneton
Tu me prends par le menton
Un, deux, trois,
Le premier qui rira
Aura une tapette
Cinq, six, sept.
Hanneton de mai,
Joli mois d’aimer.
Hanneton de juin,
Jeux de vilain.
Hanneton en chocolat,
T’en auras pas.
Voltige de hanneton,
Sors de ton buisson
Jouer la fille de l’air,
Dans quel état j’ère.
Bête à cabriole
Il ne te manque que la parole