« Faire rendre aux morts pour les vivants »
Longtemps resté bloqué au chapitre « L’usure affective à rentabiliser toutes les relations » (cf. page 57) où dans un renversement dialectique de l’Internationale c’est la classe dominante qui « a « tout » mais n’est « rien » » (cf. page 57). Bloqué par nostalgie, par « besoin de consolation » : et je me chantais à moi-même cette partie de l’Internationale qui me trottait alors dans la tête :
« Nous ne sommes rien, soyons tout »
Je me demande ce que Pascal ENARD penserait de ce « besoin de consolation impossible à assouvir » scandé par Stieg DAGERMAN et remis au goût du jour par les Têtes Raides dans une chanson fleuve ? Pour ma part je le résolvais par ce poème :
« Imbibé d’obsolescence
Je cherchais à me renouveler :
Eviter les impasses passées,
Dépasser les obstacles …
Franchir tout ce qui me rebutait.
J’en étais là, au gué d’une vie
Qu’une méfiance féline et atavique
M’empêchait de passer …
La nostalgie, aussi :
De ce que je fus,
Du plaisir que j’en retirais.
Fût ce par une destruction méticuleuse de mes autres :
- les regards portés
- la raison sage et sournoise
.
.
.
Ma stratégie alors ? Se couper de ces autres
Pour être plus présent en tout :
Une intensification de l’être,
De la douleur aussi.
La gageure était mort-née
Malgré son apparente simplicité.
Alors j’en étais las de mes recherches
Et je souhaitais un peu me reposer.
Rythmes éreintants
Alternance de pulsions et de relâchement
Et cette fois ci la douleur sourde de l’impuissance
Consentie.
Un peu de chair, Nom de Dieu !
De consistance appliquée.
S’organiser ?
Alors que je ne faisais que jeter des dés,
Incapable de me projeter plus loin que le bout de mon nez.
Cela eut mérité une stratégie élaborée
Et je n’en avais pas la moindre idée.
Et comment fait-on pour mutualiser et cumuler les luttes ?
Lutte des classes, mode d’emploi,
Doxa au rabais
Pour petit-révolutionnaire embourgeoisé :
Ready-made, prêt-à-porter.
En voilà une vérité :
Il convient d’inventer des formes originales de luttes adaptées,
Démocratiser les choix des moyens à se donner.
Une lutte des classes appliquée à la lutte des classes ?
Si l’emporte-pièce n’emporte pas tout sur son passage ;
Deuxième vérité :
Il convient de moduler les actions révolutionnaires par un réglage fin adapté aux circonstances
Alors troisième vérité :
Franc-tireur ou Partisan ?
Ne choisit pas camarade,
L’action individuelle a sa place dans la lutte collective (la réciproque est triviale). »
Car Pascal ENARD semble avoir dépassé ce besoin de consolation existentialiste. Et ne vous méprenez pas sur le titre de cette partie « Faire rendre aux morts pour les vivants » (cf. page 55) : il ne s’agit pas comme le critiquait Kundera dans un de ses romans de « laisser la place des vieux morts pour les jeunes morts » ; usurpation d’oubli, visant à « rentabiliser » l’espace mémoriel.
Tout s’éclaire déjà au deuxième chapitre « De l’étalon unique à la polyéthique des échanges » (cf. page 58). Nous pouvons comprendre l’injonction aux morts de deux manières :
- les morts ce sont « Les Grands Hommes Morts » (cf. page 59) tels Van GOGH, MOZART qui « n’incitent plus à la paresse » pour nous les vivants, mais qui pourraient dégager (malgré eux) l’ère du génie de chacun […] » (cf. page 60)
- les morts ce sont aussi la classe dominante qui accumule, qui thésaurise : une classe morte, un poids mort pour l’humanité que JM KEYNES voulait « euthanasier » et Pascal ENARD d’opposer « l’offreur déclinant » à « l’audace prolétarienne » (cf. page 60).
Voilà pour l’instant : je me permets de rappeler que le 4 mai Pascal ENARD sera interrogé par le philosophe Fabrice LAFORGE à 18h00 à La Machine à Lire – Bordeaux.
Longtemps resté bloqué au chapitre « L’usure affective à rentabiliser toutes les relations » (cf. page 57) où dans un renversement dialectique de l’Internationale c’est la classe dominante qui « a « tout » mais n’est « rien » » (cf. page 57). Bloqué par nostalgie, par « besoin de consolation » : et je me chantais à moi-même cette partie de l’Internationale qui me trottait alors dans la tête :
« Nous ne sommes rien, soyons tout »
Je me demande ce que Pascal ENARD penserait de ce « besoin de consolation impossible à assouvir » scandé par Stieg DAGERMAN et remis au goût du jour par les Têtes Raides dans une chanson fleuve ? Pour ma part je le résolvais par ce poème :
« Imbibé d’obsolescence
Je cherchais à me renouveler :
Eviter les impasses passées,
Dépasser les obstacles …
Franchir tout ce qui me rebutait.
J’en étais là, au gué d’une vie
Qu’une méfiance féline et atavique
M’empêchait de passer …
La nostalgie, aussi :
De ce que je fus,
Du plaisir que j’en retirais.
Fût ce par une destruction méticuleuse de mes autres :
- les regards portés
- la raison sage et sournoise
.
.
.
Ma stratégie alors ? Se couper de ces autres
Pour être plus présent en tout :
Une intensification de l’être,
De la douleur aussi.
La gageure était mort-née
Malgré son apparente simplicité.
Alors j’en étais las de mes recherches
Et je souhaitais un peu me reposer.
Rythmes éreintants
Alternance de pulsions et de relâchement
Et cette fois ci la douleur sourde de l’impuissance
Consentie.
Un peu de chair, Nom de Dieu !
De consistance appliquée.
S’organiser ?
Alors que je ne faisais que jeter des dés,
Incapable de me projeter plus loin que le bout de mon nez.
Cela eut mérité une stratégie élaborée
Et je n’en avais pas la moindre idée.
Et comment fait-on pour mutualiser et cumuler les luttes ?
Lutte des classes, mode d’emploi,
Doxa au rabais
Pour petit-révolutionnaire embourgeoisé :
Ready-made, prêt-à-porter.
En voilà une vérité :
Il convient d’inventer des formes originales de luttes adaptées,
Démocratiser les choix des moyens à se donner.
Une lutte des classes appliquée à la lutte des classes ?
Si l’emporte-pièce n’emporte pas tout sur son passage ;
Deuxième vérité :
Il convient de moduler les actions révolutionnaires par un réglage fin adapté aux circonstances
Alors troisième vérité :
Franc-tireur ou Partisan ?
Ne choisit pas camarade,
L’action individuelle a sa place dans la lutte collective (la réciproque est triviale). »
Car Pascal ENARD semble avoir dépassé ce besoin de consolation existentialiste. Et ne vous méprenez pas sur le titre de cette partie « Faire rendre aux morts pour les vivants » (cf. page 55) : il ne s’agit pas comme le critiquait Kundera dans un de ses romans de « laisser la place des vieux morts pour les jeunes morts » ; usurpation d’oubli, visant à « rentabiliser » l’espace mémoriel.
Tout s’éclaire déjà au deuxième chapitre « De l’étalon unique à la polyéthique des échanges » (cf. page 58). Nous pouvons comprendre l’injonction aux morts de deux manières :
- les morts ce sont « Les Grands Hommes Morts » (cf. page 59) tels Van GOGH, MOZART qui « n’incitent plus à la paresse » pour nous les vivants, mais qui pourraient dégager (malgré eux) l’ère du génie de chacun […] » (cf. page 60)
- les morts ce sont aussi la classe dominante qui accumule, qui thésaurise : une classe morte, un poids mort pour l’humanité que JM KEYNES voulait « euthanasier » et Pascal ENARD d’opposer « l’offreur déclinant » à « l’audace prolétarienne » (cf. page 60).
Voilà pour l’instant : je me permets de rappeler que le 4 mai Pascal ENARD sera interrogé par le philosophe Fabrice LAFORGE à 18h00 à La Machine à Lire – Bordeaux.
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